Risques des prêts accordés aux personnes proches dans le droit fiscal suisse
28.05.2024Vue d’ensemble
Un récent arrêt du Tribunal fédéral, référencé sous le numéro 9C_87/2024, rappelle les dangers associés aux prêts accordés aux personnes proches, ces prêts pouvant être reclassés en distributions dissimulées de bénéfices soumises à l’impôt anticipé et non déductibles pour l’impôt sur le bénéfice. Cette affaire concerne une société qui a fait l’objet d’un examen approfondi de la part de la Commission cantonale des impôts de Schaffhouse concernant ses pertes financières déclarées sur plusieurs exercices.
Contexte de l’affaire
Le problème central portait sur les prêts irrécouvrables que l’entreprise avait accordés à des personnes proches. La Commission des impôts a reclassé l’amortissement de ces prêts en distributions dissimulées de bénéfices, entraînant une augmentation substantielle du bénéfice imposable de la société. Cette reclassification reposait sur l’idée que ces prêts n’étaient pas justifiés par des raisons commerciales et constituaient donc des distributions dissimulées de bénéfices.
Arguments des parties
La société a contesté ces reprises, mais son recours a été rejeté par le tribunal cantonal. La Commission des impôts de Schaffhouse a soutenu que les prêts accordés aux personnes proches étaient irrécouvrables et ne répondaient pas à des besoins commerciaux justifiés, les reclassant ainsi en distributions dissimulées de bénéfices.
Principales conclusions juridiques
Le Tribunal fédéral a confirmé la décision du tribunal cantonal, se référant à l’affaire 9C_614/2020 du 15 septembre 2021. Ce précédent souligne que les prêts accordés aux parties liées, s’ils sont irrécouvrables et non justifiés par des besoins commerciaux, peuvent être considérés comme des distributions dissimulées de bénéfices. Il convient également de noter que ces distributions sont soumises à l’impôt anticipé.
Implications fiscales
Cette affaire sert de rappel crucial pour les sociétés de capitaux. Elle souligne l’importance de s’assurer que tous les prêts accordés aux parties liées sont méticuleusement documentés et justifiés par des raisons commerciales claires pour éviter la reclassification et les charges fiscales supplémentaires. Il est également important de rappeler que l’utilisation de sociétés holding permet, dans certains cas, d’éviter le prélèvement de l’impôt anticipé en cas de reprises au niveau de l’impôt sur le bénéfice.
Conclusion
Cette décision du Tribunal fédéral met en lumière les risques associés aux prêts accordés aux personnes proches et souligne la nécessité pour les entreprises de documenter et de justifier rigoureusement ces prêts. Les sociétés doivent veiller à ce que ces transactions soient basées sur des raisons commerciales légitimes pour éviter les reclassifications fiscales et les implications financières qui en découlent.
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